• Meurtre avec lampe.

    Voici un autre récit du jeu "Mon voisin le cadavre"

    Le bruit des sirènes s'intensifiait, ils venaient pour moi. Je ne savais pas pourquoi , mais je le sentais, ma mère me fixait avec colère et tristesse en me demandant pourquoi je l'avais fait. Je ne possédais aucun souvenir d'un acte qui pu la mettre dans cet état.
     
    Aujourd'hui comme chaque jour, j'avais passé une longue et calme journée. Je m'étais levée à la même heure que d'habitude, en retard donc. J'avais veillé à ne faire aucun bruit qui aurait pu les réveiller, j'avais pris un verre de jus d'orange et j'étais partie avec mon sac sur les épaules et mon mp3 autour de mon cou. Bien qu'assez en retard j'avais réussi à ne pas louper mon bus, m'asseyant toujours à la même place : troisième rangée à partir du fond sur la partie droite du bus, côté fenêtre. Et comme d’habitude, pour mon plaisir, personne n’engagea la discutions avec moi, me laissant dans mon état léthargique. Après une demi-heure de bus, je sortis la dernière du bus précédée par trois personnes, qui une fois descendues me dirent bonjour, et j’enlevais comme à chaque fois mes écouteurs en me disant que j’aurais dû sortir à l’arrêt précédant, certes plus loin du collège mais j’aurais été tranquille. C’est donc avec ces pensées que je rentrais en cours. La journée passa comme chaque journée, longue, éreintante et calme. Je n’aimais pas cette vie, pas cette classe, et en règle général je n’aimais que la solitude ainsi que la musique qui meublait mon esprit. Chaque journée au collège était comme une torture, un châtiment, pas pour les raisons qui poussent les autres à détester ce bâtiment. Non, j’aimais bien le collège, mais pas les gens qui l’occupaient. 
     
      Mais mon cauchemar se poursuivait chez moi : mon frère… il battait ma mère, il la défigurait. Je ne sais pas ce qu’elle lui avait fait, ni quelle erreur j’ai pu commettre moi aussi pour recevoir le même châtiment. Je n’en pouvais plus… cette pensée m’accompagna jusqu’à la fin de la journée, me poursuivant à tout moment. Je voulais lui rendre la pareil, le faire souffrir, le torturer mentalement afin qu’il subisse tout ce qu’il m’avait attribué pendant des années. Mais le moment de ma victoire n’arriverait jamais, il était plus fort mentalement et plus robuste physiquement. Et je ne pourrais pas déménager, laisser ma mère seule avec lui me rebutait, il l’avait battue, brisée. Elle ne faisait rien, j’avais déjà essayé de prévenir la police mais ma mère avait démenti en me faisant passer pour une adolescente rebelle et menteuse. Je ne comprenais pas pourquoi…
     
    J’étais donc rentrée, fatiguée et muette, lorsque j’entendis les cris de douleurs et de peines de ma mère. J’essayais de les ignorer : intervenir ne ferait qu’empirer les choses… Mais la porte de mon antre s’ouvrit d’un coup et à la place de celle-ci se discernait maintenant sa grande stature. 

    Je ne me souvenais pas du laps de temps qui s’était écoulé entre son entrée dans ma chambre aux grands yeux verts de ma mère qui me scrutaient d’un air accusateur. Je quittai alors son regard pour suivre sa main qui descendait vers le sol, et qui touchait quelque chose avec douceur, presque avec tristesse. Et soudain tout me revint en voyant le corps de mon frère, Balorg qui était étendu devant moi, sans vie.


    Il était entré dans ma chambre, m'avait pris par le bras et poussé dans la cuisine et il avait pris un malin plaisir à me frapper  - je ne sais pour quelle raison - et je m'étais laissée glisser dans l'inconscience y trouvant là un espèce d'havre de paix en attendant de revenir dans la réalité. Quand je fus enfin revenue dans celle-ci, je me levai, pris ce qu’il y avait sur la table, une lampe de poche, et me dirigeai vers sa chambre. J'ouvrai sa porte et  marchai vers son corps endormi, levai ma lampe et l'abaissai, une fois, deux fois et encore et encore. Je ne m'arrêtai seulement quand ma mère fut dans la pièce et qu'elle braqua un regard effrayé dans ma direction. Je pouvais la comprendre : j'étais là, couverte de sang, armée d'une lampe de poche et venant de tuer son fils. Elle s'approcha de moi, mais ses yeux exprimaient son dégout et sa colère envers moi. Pourquoi ?


    La vie est faite d’incompréhension, de mystère et de choses illogiques. Je ne compris jamais pourquoi elle m’avait fixé comme cela. J’aurais peut-être dû ne pas réagir, souffrir en silence. Après tout, le silence est le meilleur ami de l’espèce humaine, il nous donne tellement plus d’information qu’un geste, qu’une parole…


    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :